La polémique autour de la moralité d'Indochine
ou les attaques d'un député
Un
climat peu favorable aux occidentaux
Le parti au pouvoir en 1988 est
l'APRA (Alliance Populaire Révolutionnaire Americaine), un
parti de centre gauche, conservateur et méfiant face aux
influences occidentales.
Des groupuscules terroristes
militent contre les Etats Unis, qui exercent une forte domination
économique et culturelle sur le Pérou.
Et dans l'inconscient
collectif, l'Espagne (plus largement l'Europe),est l'envahisseur
qui a bouleversé l'histoire du pays, sacagé et détruit
ses habitants ainsi que sa culture. (conquista)
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Au Pérou,
les différences raciales sont au coeur du problème
politique. Plusieurs mouvements souhaitent faire entendre la
voix des indiens. Cette musique occidentale qui remporte un
succès phénoménal semble nier les efforts
locaux accomplis en vue d'une revalorisation des cultures indiennes,
rejouer la conquête espagnole, confirmer l'hégémonie
occidentale (etats unienne surtout).
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Enfin, en 1988 le pays était
fatigué par la lutte armée de groupuscules terroristes,
qui tentaient de faire entendre la voix des indiens. Ils ont terrorisé
le pays pendant 25ans, employant des méthodes particulièrement
cruelles et sanguinaires. (terrorisme)
Certains ont eu peur que le Sentier
Lumineux (groupuscule terroriste) vienne poser une bombe lors des
concerts : la fouille était donc draconnienne. De fait, une
semaine après le départ du groupe, l'hôtel dans
lequel il logeait a explosé.
Les politiques, impuissants à endiguer le terrorisme et
à faire sortir le pays de la crise, cherchaient-ils à
faire croire qu'ils pouvaient être efficaces ?
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Indochine revendique
son identité française, ils ont systématiquement
refusé de traduire leurs chansons et ont toujours chanté
en français. Nous avons là-bas la réputation
d'un peuple très libre. C'est pourquoi le député
Vilchez, dans un discours devant l'Assemblée Nationale
péruvienne, reproche à Indochine d'être
"français". Nous sommes sexuellement plus libérés
que les péruviens.
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Cliquer
ici pour relativiser la polémique Indo au Pérou
Selon
Abdon Vilchez Melo Indochine risque de pervertir la jeunesse péruvienne
Un
pays où le poids de la religion influe sur les moeurs sexuelles
En France, personne n'a vraiment
été choqué par 3e sexe, un texte qui parle
d'homosexualité. Les gens ont été interpellés
ou agacés; mais rien de plus. La mentalité française
est assez libérée.
Mais
au Pérou...
Je suis chrétien,
croyant et moraliste.
Il veut interdire Indochine.
Vilchez répudie l'amour libre,
l'homosexualité... et le naturisme.
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Au Pérou
c'est différent : la religion et les traditions pèsent
lourd dans le quotidien.
C'est pourquoi, dans son discours contre la venue d'Indochine,
Vilchez rappelle qu'il est "chrétien, croyant, et
moraliste".
Alors lui, il a vu de curieuses
choses dans le texte de "3e sexe". Il affirme qu'Indo
prône l'homosexualité, l'amour libre et le naturisme.
En somme Vilchez a eu peur qu'Indochine
vienne pervertir la population péruvienne, et il lui a
aussitôt collé une étiquette de groupe "subversif"
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En somme le problème
majeur d'Indochine pour
Vilchez Melo, était lié à l'homosexualité.
En voyant arriver 4 jeunes
garçons, maquillés et chantant "3e sexe",
il a immédiatement conclut qu'Indochine était venu
pervertir la jeunesse péruvienne.
Et s'est empressé de
rappeler qu'il était, lui, un bon "chrétien,
croyant et moraliste".
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Histoire
d'argent et Indochine au tribunal
Le contexte du Pérou
celui d'un pays en voie de développement. Là-bas
la pauvreté est légion. Sur 6 millions d'habitants
à Lima (la capitale), 4 millions vivent dans les bidonvilles;
et le salaire mensuel moyen est de 300 $ (300 euros, ou 1800 francs).
Les concerts d'Indochine,
malgré un gros effort pour arriver à un prix modéré
(15 euros environ), pesaient lourd dans le budget mensuel d'habitants
si pauvres.
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C'est la maison de disques
El Virrey qui a produit et fait venir Indochine au Pérou.
La radio Panamerica, Air France et l'Alliance Française
sponsorisaient les concerts. Mais un impresario argentin, Edwardo
Val, a revendiqué la découverte d'Indochine. Il
semble que sa démarche n'aie pas été sérieuse
et qu'elle était motivée par l'argent qu'il voulait
obtenir par le biais d'Indochine.
Les déclarations
d'Eduardo Val ont provoqué des démentis officiel
du "syndicat des artistes" péruvien qui a publié
dans la presse son soutien à Indochine, précisant
qu'il s'agissait d'un désaccord entre impresario pour
lequel le groupe Indochine ne pouvait être inquiété.
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L'affaire, prise au sérieux,
passe au tribunal. Lors de l'instruction on interdit à
Indochine de quitter le pays, mais le jugement se fait attendre
(environ 3ans) et le groupe est vite autorisé à
regagner la France. Le manager français doit cependant
faire de fréquents voyages pour les besoins de la justice
péruvienne.
En 1991 l'affaire se réglera
par un non lieu. Plus d'informations ici
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